Il y a six ans que Dolores Tanchon a installé son atelier de couture à Paillencourt. Elle y réalise aussi bien ce qui lui passe par la tête… que par celle de ses clients(e)s : « « Je crée vraiment pour mon plaisir. Je réalise des robes, des pulls, des snoods, du tricot, de la layette… ». Et mille autres choses, à la demande, sur mesure. Notamment pour cette voisine, qui travaille en milieu hospitalier et qui lui demande, il y a 15 jours, si elle dispose de masques de protection.
L’artisane n’en a jamais cousu, mais après une journée de réflexion, a « commencé par un truc simple, en coton, en accordéon », indique la couturière. Depuis, elle a peaufiné le « truc », s’appuyant notamment sur les patrons et instructions diffusés par l’hôpital de Grenoble. Son modèle ne comprend pas « le molleton » préconisé, mais est « amélioré : j’ai thermocollé la face coton pour lui donner une barrière supplémentaire et, en doublure, j’ai utilisé un polyester hydrofuge. Hydrofuge ne veut pas dire imperméable, sinon on peut plus respirer ».
Certes, le masque ainsi réalisé n’est pas un masque homologué… « Mais ce masque en tissu, c’est mieux que rien : on pourra le laver, le changer régulièrement », a estimé, satisfaite, la voisine demandeuse. Laquelle a fait des émules. À commencer par la propre fille de Dolores Tanchon « qui travaille en supermarché, alors, je n’ai pas hésité » ou par « une aide-soignante qui travaille auprès de personnes âgées ». Vingt-cinq masques sont partis équiper « en urgence » le personnel d’un EHPAD à Douchy-les-Mines…
Les commandes affluent : « J’offre les masques à l’intention du personnel soignant : c’est ma façon d’être solidaire », a décidé Dolores Tanchon. « Par contre, pour les particuliers, cela restera payant : ça couvre le coût des fournitures nécessaires pour réaliser ceux des soignants. Il me reste du stock, mais il diminue rapidement ! ».
Et après la crise ? « Tous les ans, la grippe est là, et lorsqu’on sera sorti du confinement, la pollution pourra reprendre sa place », ironise la couturière. Ce masque en tissu, lavable, retrouvera alors vite, malheureusement, une utilité : « Bien des médecins disent que c’est mieux que rien… et je suis d’accord ! ».
Dolores a tout prévu!
S’appuyant sur les données du centre hospitalier de Grenoble, Dolores Tanchon propose pas moins de quatre modèles disponibles : homme, femme et ado, et deux enfants (3-6 ans et 7-12 ans). « Pour les modèles enfants, j’ai utilisé un élastique un peu plus souple ».
Elle prépare la commande dans son atelier « Au fil dolo », à Paillencourt. Coronavirus oblige, la couturière a mis au point un système d’enlèvement : « On prend rendez vous : je dépose la commande sur mon appui de fenêtre ; le client met le paiement dans ma boîte aux lettres et il prend la commande ». Précision complémentaire : « La boîte aux lettres est désinfecté après chaque passage ».
Les tarifs ? 10 € pour les adultes ; 8 et 5 € pour les enfants.
Dolores Tanchon, « Au fil dolo », 6 rue Gilbert-Bétrancourt, à Paillencourt. Contact : Tél. : 06 87 42 14 20 ; page Facebook « Au fil dolo ».