Quelle est l’origine religieuse de la fête des pères ?
Bien que le christianisme n’ait pas de lien direct avec la fête des pères, de nombreuses sources ont souligné la glorification de la paternité dans ce courant religieux. Le Dieu « créateur » de la Bible est souvent nommé « Dieu le père ». Un état de fait renforcé par la trinité de la théologie catholique, qui sépare le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Par ailleurs, la figure paternelle est présente dans la place prise par Abraham, père des croyants (XIXème siècle avant notre ère) et patriarche biblique. Les peuples juifs, arabes et chrétiens revendiquent tous sa descendance.
Par ailleurs, le père était autrefois célébré via la figure du « Pater familias » romain. Ce chef de famille possédait une autorité incontestée sur l’épouse, les enfants ou les esclaves. Et était considéré comme la pierre angulaire de la société antique. Le motif a d’ailleurs traversé les siècles jusqu’à nos jours : chez les chrétiens, les pères étaient bien sûr les membres du clergé. Le pape lui-même est nommé Saint-Père par les catholiques.
Le 19 mars, date de la Saint Joseph, a longtemps été l’occasion de célébrer la paternité dans les cultes catholiques, luthériens ou anglicans. En effet, dans la Bible, Joseph est l’époux de Marie, la mère de Jésus-Christ. Il est fiancé à la jeune femme lorsque celle-ci se retrouve enceinte par l’action du Saint-Esprit. Décrit comme un « homme sage », il accepte l’enfant et l’éduque : il est reconnu comme un saint dans la tradition chrétienne. En Espagne, c’est même cette date qui est retenue comme étant celle de la fête des pères.
Où a été organisée la première fête des pères ?
C’est aux Etats-Unis que naît la célébration de la fête des pères. La jeune Sonora Smart Dodd (1882-1978) était la fille d’un vétéran de la guerre de Sécession, Henry Jackson Smart, veuf depuis de longues années. En 1909, elle entend parler de l’initiative d’Anna Jarvis, visant à initier une fête des mères, lors d’un sermon prononcé dans une église méthodiste de Spokane, dans l’Etat de Washington. La jeune femme réclame alors une célébration de la paternité, venant en complément de la fête des mères. Elle propose même la date d’anniversaire de son géniteur, le 5 juin. Les pasteurs de la région se saisissent de l’idée, même s’ils décident d’établir la fête au troisième dimanche de juin : la première fête des pères est organisée, à Spokane, le 19 juin 1910.
Si les réjouissances de Spokane sombrent vite dans l’anonymat, l’idée de fête des pères est lancée. Dans les années 1920, le président américain Calvin Coolidge tente d’en faire une fête officielle, mais se heurte au Congrès. Les parlementaires craignent que ce rappel des vertus paternelles devienne, à l’image de la fête des mères, un barnum commercial. Il faut attendre 1966 pour que le président Lyndon Johnson reconnaisse le rituel dans une proclamation officielle. Six ans plus tard, Richard Nixon signe une loi qui en fait une journée de célébration nationale. Le Father’s Day est définitivement fixé au troisième dimanche de juin.
La fête des pères a été célébrée pour la première fois en France en 1952. Aussi étonnant que cela puisse paraître, on doit cette arrivée à un fabricant de briquet. L’entreprise Flaminaire, située à Redon, en Bretagne, s’inspire de la célébration américaine et de la manne suscitée par les achats des enfants et des compagnes. Sur ses affiches, on peut alors lire : « Nos papas nous l’ont dit, pour la Fête des pères, ils désirent tous un Flaminaire ». Très vite, les entreprises et médias reprennent ce motif, qui répond quelques semaines plus tard à la fête des mères.