De Paillencourt à Denain, des centaines de poissons retrouvés morts dans l’Escaut

Après Bouchain, c’est à l’écluse de Denain et à Paillencourt que des centaines de poissons morts ont été découverts dimanche puis lundi. Impossible cependant d’établir un lien avec la fuite chez Tereos vendredi.

Des centaines de poissons morts.

Dès vendredi, des poissons morts ont commencé à flotter à Bouchain, dans un bras mort de l’Escaut. Quelques heures après la rupture d’une digue à la sucrerie Tereos, et le déversement, dans le canal de l’Escaut, de près de 100 000 m3 d’eau qui provenaient d’un bassin de décantation, l’eau y est devenu noire comme du marc de café. Et une odeur pestilentielle s’est abattue sur les alentours.

À l’écluse de Denain, les poissons morts étaient si nombreux que la brigade fluviale des gendarmes est intervenue sur place, ainsi que les pompiers et VNF.À l’écluse de Denain, les poissons morts étaient si nombreux que la brigade fluviale des gendarmes est intervenue sur place, ainsi que les pompiers et VNF.

Dimanche soir, c’est à l’écluse de Denain qu’un phénomène similaire a été observé. « Il y avait une odeur particulière depuis deux jours, évoque un promeneur. Puis, il y a eu tout un tas de poissons morts de toutes sortes. » Les Voies navigables de France et la brigade fluviale de la gendarmerie sont intervenues sur place ainsi que les pompiers qui ont constaté « un nombre important de poissons morts » et « aucune pollution de surface ».

2. 

Vers une plainte contre X

. À Paillencourt ce lundi, une odeur acide flottait le long d’un bras mort de l’Escaut. « Comme ça piquait à la gorge et au nez, j’ai appelé VNF, explique le maire Fabrice Lefebvre qui compte déposer plainte ce mardi auprès des gendarmes. Il y a des centaines de poissons morts sur un kilomètre de long. Ce n’est pas normal ! »

3.

Une pollution organique ?

Aucun produit chimique n’étant utilisé dans les bassins de Tereos, VNF n’a pas constaté de pollution chimique de l’Escaut. Ce mélange terreux, en revanche, est très chargé en DCO (demande chimique en oxygène). Autrement dit, en dioxyde de carbone car l’eau de décantation est emplie de bactéries qui consomment les matières organiques provenant des betteraves pour rendre l’eau propre. « Comme le courant de l’Escaut est faible, l’eau stagne et cette eau chargée en DCO a pu se diluer moins vite. ce qui aurait pu provoquer l’asphyxie de poissons. Mais on n’a pas d’éléments pour le confirmer », explique VNF.

Depuis vendredi, des analyses sont menées par Tereos, deux fois par jour, en cinq points de l’Escaut. « Le taux d’oxygène de l’eau est revenu presque à la normale depuis ce lundi, indique Tereos. Les seules incidences sur l’environnement dont on a connaissance, c’est sur les poissons d’élevage et les vers de terre » des étangs et parcelles qui ont été noyées dans la nuit de jeudi à vendredi.